20 juin 2012

Une tragédie birmane (*)…

A l’Est de Suez, dans l’ancienne Birmanie, l’histoire s’accélère un tant soit peu ces derniers mois. Ainsi, constatons-nous non seulement une ouverture politique réelle de la part du gouvernement de Naypyidaw - dont le retour en grâce d’Aung San Suu Kyi et des perspectives démocratiques - mais encore des affrontements ethnico-religieux sérieux dans le Nord-Est du pays - avec plusieurs dizaines de morts de part et d’autre, sans que la situation ne soit encore stabilisée.

S’il n’y a pas de lien entre ces deux événements, il n’en demeure pas moins qu’ils surviennent dans une conjoncture nouvelle, celle d’un retour du Myanmar dans la géopolitique régionale et internationale. Il est opportun de s'y arrêter quelque peu, de souligner certains éléments et d'esquisser les enjeux.
Une belle icône...

La belle "dame de Rangoon", une icône programmée pour le pouvoir

Alors que le vent semble tourner au Myanmar, il est opportun de rappeler ce que représente Aung San Suu Kyi, par delà le portrait flatteur et idyllique médiatique.

Fille du Général Aung San (un des pères de la Birmanie), elle entreprend des études de philosophie, de politique et d’économie au Saint Hugh’s College d'Oxford entre 1964 et 1967, alors que ce Collège était encore réservée aux filles. Elle obtient par la suite un doctorat à la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres. 
En 1967, âgée de 22 ans, elle déménage à New York et entame un second cycle d'études supérieures puis devient secrétaire-assistante du Comité des questions administratives et budgétaires des Nations Unies. En 1972, elle se marie à un britannique, Michael Vaillancourt Aris, spécialiste des études tibétaines, dont elle aura deux enfants.
Retournée en Birmanie pour des motifs familiaux, en 1988 elle participe, avec d’anciens généraux, à la fondation de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) ; elle en devient la première secrétaire générale. Un an plus tard, elle est arrêtée par le gouvernement militaire de Rangoon qui lui propose la liberté à condition qu’elle quitte le pays, ce qu’elle refuse. Elle est mise plus tard en liberté « surveillée ».

Dès lors, sa carrière s’étoffe tant à l’intérieur de son pays où elle symbolise l’opposition, qu’à l’international où elle est l’icône démocratique face à la junte militaire. Présentée comme l’espoir du peuple birman opprimé et notamment des plus humbles, il n’en demeure pas moins qu’Aung San Suu Kyi, si d’aventure elle devait arriver au pouvoir - ce qui est très probable - relève entièrement de l’élite mondialisée et cosmopolite. Repérée et formatée alors qu’elle suivait ses études, elle était programmée pour prendre les rênes de son pays et satisfaire à terme l’idéologie mondialiste.
Les Birmans comprendront bien vite le jeu de dupe lorsqu’elle parviendra au pouvoir, lorsque le pays entrera dans le concert de l’économie mondialisée, sera mis en coupe réglée par les consortiums étrangers et l'idéologie du marché…
Par ailleurs, les sociétés françaises, et en premier lieu le "groupe énergéticien" Total (1), vont aussi faire les frais du changement à la tête du pays, car il est certain que dès lors qu’Aung San Suu Kyi tiendra les rênes du pays, les sociétés britanniques et américaines prendront le dessus, évinçant le groupe français (2) jusqu’ici en position dominante au Myanmar (parmi les sociétés non asiatiques) dans le domaine de l'hydrocarbure.

Minorités birmanes opprimées

Ces dernières semaines ont vu des tensions communautaires apparaître au pays des mille pagodes. En effet, suite au viol et au meurtre d’une jeune fille bouddhiste originaire du Rakhine par trois musulmans, dans un village proche de Kyaukphyu (État de Rakhine), le 28 mai dernier, des émeutes entre Bouddhistes et Musulmans ont éclaté dans cet État du Nord-Ouest du Myanmar. Ces affrontements ont causé de nombreuses victimes (bouddhistes et musulmanes) et beaucoup de dégâts matériels (des centaines de maisons, d'écoles et d'administrations détruites).

Dans certaines villes (Sittwe, Maungdaw) la Police a ouvert le feu et imposé le couvre-feu, mais cela n’a pas apaisé les tensions. Même à Rangoon (l’ancienne capitale), des groupes ethno-confessionnels se sont affrontés.

Le 10 juin dernier, le Président Thein Sein déclarait l’état d’urgence au Rakhine. La crainte du pouvoir en place est de voir s’étendre ces émeutes dans l’ensemble du pays en pleine ouverture politique.

Ce n’est pas tant la religion musulmane qui est le motif premier des affrontements. Les quelques 4% de musulmans qui composent le pays (à 90% bouddhiste), se subdivisent en trois communautés bien distinctes et n’ayant pas les mêmes soucis d’intégration. Il y a les musulmans d’origine Indienne, ceux d’origine chinoise (Panthays) et enfin ceux d’origine Bengalie. Si les deux premières composantes sont bien intégrées et depuis longtemps au sein du pays, ce qui n’est pas le cas de la dernière, connue sous le nom de Rohingyas et regroupée essentiellement dans l’Etat du Rakhine (Nord Ouest du Myanmar) où ils sont une des minorités (3).

Ces Rohingyas qui vivent près du Bengladesh, en dehors de leur pratique religieuse distincte, parlent quasi exclusivement le Bengali, et ne sont ni intégrés et encore moins assimilés à leurs compatriotes bouddhistes. Depuis longtemps discriminés et persécutés dans le pays (ils n’ont pas le droit de sortir du Rakhine, n’ont pas de papiers d’identité), ils ne sont véritablement des citoyens mais ont le statut d’« associés » à la Birmanie ; bref, ils sont dans une situation bien plus difficile  comparativement aux autres minorités ethniques ou religieuses (4), elles mêmes souvent persécutées.

Ce qui inquiète aussi les autorités du Myanmar, c’est qu’un certain nombre de Rohingyas sont des jihadistes militants, en liaison étroites avec le Harakat al Jihad al Islami du Bengladesh voisin, ayant été entraînés par l’ISI (les Services pakistanais), souvent passés par les madrassas pakistanaises et ayant connu le théâtre afghan (5). Compte tenu du fait que le Rakhine recèle en son sous-sol des ressources gazières et pétrolières, exploitées entre autres par des sociétés chinoises et indiennes, on peut aisément comprendre les craintes de Naypyidaw, la capitale, quant à un développement et à une extension géographique du conflit (6).

Trouver un équilibre, une option viable...


N'oublions jamais que la Chine est LE pilier du régime birman, pilier contre lequel même la "communauté internationale" ne peut pas grand'chose ; et Naypyidaw ne peut donc, par  conséquent, décevoir en aucune manière Pékin et les intérêts chinois nombreux dans le pays

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu'aujourd'hui,  le Myanmar est - une fois de plus - le jeu d’intérêts extérieurs et le terrain d’affrontement de puissances étrangères (pour aller vite : la Chine d’un côté et les puissances anglo-saxonnes de l’autre). Donc, que ce soit au sujet d’un changement éventuel à la tête du pays (avec Aung San Suu Kyi) ou au sujet des troubles communautaires récents (musulmans Rohingyas contre bouddhistes), Naypyidaw va devoir faire preuve de souplesse et de tact diplomatique pour sortir indemne de la situation, tant le grand écart est une position difficile et intenable trop longtemps.

Notes :


(*) en écho au roman éponyme de George Orwell, Burmese days ; traduit aussi en Français sous le titre Une histoire birmane (édition Ivréa).

(1) Au Myanmar, Total est opérateur du champ de Yadana (31,2%). Ce champ, situé sur les blocs offshore M5 et M6, produit du gaz livré essentiellement à PTT (compagnie nationale thaïlandaise) et destiné aux centrales électriques thaïlandaises. Le champ de Yadana alimente également le marché local via un gazoduc terrestre et, depuis juin 2010, via un gazoduc sous-marin construit et opéré par la compagnie nationale du Myanmar MOGE. La production du Groupe s’est élevée à 14 kbep / j en 2010, contre 13 kbep / j en 2009 et 14 kbep / j en 2008.
Source : Total Groupe (Cf. http://www.total.com/fr/groupe/nos-activites/amont/exploration--production/asie-pacifique-600148.html)
Dans les zones offshore, Total n'est pas seule ; en effet, d'autres compagnies s'y trouvent, telles Petronas Carigali Myanmar, Daewoo, PTT-EP, China National Offshore Oil Corporation, China National Petrochemical Corporation, Essar, Gail and Rimbunam (Malaisie) ONGC (Inde), Silver Wave Energy, Danford Equities (Australie), Sun Itera Oil & Gas (Russie). L'ensemble de ces compagnies explorent et/où exploitent 31 blocks.

(2) Rappelons que Total est critiqué de manière incessante et systématique, depuis le début des années 90, pour ses relations avec le pouvoir, par des ONG… anglo-saxonnes. Il est avéré que ces ONG ne sont que les paravents de certains intérêts économiques britanniques et américains.
Cf. l’étude faite par Eric Denécé sur le sujet de ces ONG en Birmanie (http://www.cf2r.org/fr/editorial-eric-denece.php).

(3) Ce territoire où vivent ces musulmans originaires du Bengladesh, le Rakhine (anciennement Arakan) a été « annexé » en 1947 à la Birmanie naissante, au moment de l’indépendance et de la fin de l’Empire britannique. Déjà, à cette époque, ces musulmans - dans leur globalité - étaient considérés « comme des auxiliaires du colonialisme britannique » tant ils avaient bien servi et s’étaient bien intégrés à la structure coloniale (Cf. Michel Gilquin, Minorités musulmanes d'Asie orientale, Rohingyas – La répression des musulmans en Birmanie, 2002, in Religioscopie). Cette attitude anti-patriote des Rohingyas leur sera toujours reprochée.

(4) Cf. le livre de Jean Berlie, The Burmanization of Myanmar's Muslims, the acculturation of the Muslims in Burma including Arakan, (2008) aux editions White Lotus Press, à Bangkok. Un des rares livres sur le sujet, nourri d’études profondes sur le terrain au cours de nombreux séjours dans le pays.
On pourra consulter également avec intérêt le livre de Gabriel Defert (Stéphane Dovert) Les Rohingya de Birmanie - Arakanais, musulmans et apatrides, éditions Aux lieux d’être, Coll. Mondes contemporains (2007), ceci sans oublier, bien sûr, l'ensemble des travaux de Guy Lubeigt.

(5) Ces islamistes jihadistes birmans ne sont pas étrangers au conflit de basse intensité qui perdure au Sud de la Thaïlande, conflit qui oppose une minorité musulmane malaise au pouvoir thaï de Bangkok. Des liens ont été observés, notamment entre les insurgés des trois provinces du Sud thaïlandais et les musulmans birmans des organisations Rohingya Solidarity Organization (RSO), Arakan Rohingya Islamic Front (ARIF) et de l’Arakan Rohingya National Organization (ARNO). Il est à noter, par ailleurs, que la plupart de ces groupes islamistes armés ont leur siège au Bengladesh et qu’ils bénéficient de la bienveillance des Etats-Unis et de la Grande Bretagne.

(6) Si le conflit perdurait et dépassait les frontières du Rakhine pour s’étendre dans l’ensemble du Myanmar, cela pourrait exaspérer la frange dure et pro-chinoise des  militaires de Rangoon et tenter leur retour au premier plan sur la scène politique. Un tel conflit, s’il se développait, servirait mécaniquement les intérêts économiques tant américains que britanniques, en affaiblissant les entreprises rivales, chinoises en particulier. Pékin a de gros intérêts dans cette partie du Myanmar, non seulement avec la présence de sociétés d’exploitation en hydrocarbures mais aussi avec la construction d’infrastructures (terminal pétrolier à Kyaukphyu, ligne de chemin de fer et pipe-line allant du Rakhine vers la province chinoise du Yunan).

Iconographie :
Aung San Suu Kyi : http://www.oxford-royale.co.uk/images/aung-san-suu-kyi-2.jpg
Carte de l'auteur.

7 juin 2012

Quelques réflexions autour du vide…

The first step toward developing more effective smart power strategies
starts with a fuller understanding of the types and uses of power in foreign policy.

Joseph S. Nye, « Power and foreign policy”,
in Journal of Political Power, Vol. 4, No. 1, April 2011, 9–24


Si Héraclite disait que l’on ne se baignait pas deux fois dans le même fleuve, c’est, en matière stratégique, d’autant plus vrai aujourd’hui que le fleuve – jusque dans ses contours – par delà l’eau qu’il charrie, n’est plus celui que nous avons pu connaître. L’histoire ne se répète pas, et si d’aucuns néanmoins agissent et font comme si tel était le cas, cela n’est du qu’à une pauvreté imaginative. A la décharge de ces observateurs malheureux, les apparences sont souvent trompeuses, il est vrai ; mais les éléments d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier ; et à penser avec des analyses et des outils d’hier, on ne produit pas une pensée stratégique pour aujourd’hui et encore moins pour demain. De cette disposition intellectuelle conformiste et assoupie, il en découle un suivisme, un appauvrissement et un inévitable déclin. D’où l’intérêt de penser le monde tel qu’il est (le monde réel), de se penser dans celui-ci, et d’élaborer une stratégie en rapport. Une question de survie dans ce monde nouveau, en constant changement.

La nécessité en matière de renouveau stratégique n’est pas une chimère, tant certains stratégistes - ils sont trop peu nombreux en France - ont bien perçu la chose et élaboré ce que j’appellerai « un gramscisme en matière stratégique ». Ces penseurs ont semé et sèment encore ce qui ne se récoltera que demain, si tout va bien. Mais les lourdeurs administratives, politiques, ainsi que les archaïsmes intellectuels, font que ce demain est encore bien loin et qu’il est peut-être déjà trop tard...
Dans les théories des relations internationales, tout au début des années 1980, les Etats-Unis aux travers les réflexions de certains de leurs penseurs, avaient pris en compte la situation du moment et pensé ce qu’il adviendrait de leur pays. Le produit de leur réflexion était alors sombre : les Etats-Unis étaient en déclin et il fallait alors penser cette nouvelle donne, revoir les relations internationales dans une situation d’« hégémonie perdue » (1). Avec l’arrivée de Ronald Reagan en 1981, les choses changèrent et l’Amérique reprit confiance en elle-même et regagna son « leadership », et non seulement maintînt mais développa sa puissance. Cette impulsion a perduré, dans ses effets, jusqu’aux années 1990 jusqu’à la chute de l’Union Soviétique, période où nous avons connu un « moment unipolaire » (2), ce que d’aucuns avaient même osé nommer, on s’en rappelle, « la fin de l’Histoire » (3). Un temps d’euphorie qui fut néanmoins relativement bref, s’achevant au début des années 2000, avec les attentats du 11 septembre et les manifestations probantes de la puissance globale chinoise, sans oublier la cristallisation des pays émergents (Russie, Inde, Brésil).

Aujourd’hui, le changement dans les relations internationales est acquis, avec le développement de la région Asie-pacifique (en particulier de la Chine) et le déplacement du centre de gravité stratégique vers cette partie du monde (4). Toute pensée stratégique se doit donc de prendre en compte cette donnée. Et il ne s’agit pas tant de « faire des affaires avec la Chine », tel n’est pas le but ultime - cela n’étant qu’une approche à courte vue (5) - mais de penser notre rapport au monde, notre place dans les relations internationales compte tenu de cette situation nouvelle. Et ce d’autant plus que les États-Unis entame un réel déclin cette fois, sortant de sa position prééminente dans la stabilité hégémonique qui fut à l’œuvre dans le passé (6). Les américains ont pris acte de ce changement (7), comme ils avaient pris acte d’ailleurs, dès la fin des années 90, de la montée en puissance de la Chine (8). Les américains, contrairement aux européens en général, ont toujours su se penser et réactualiser cette réflexion sur leur identité, comme sur leur devenir en tant que puissance (9).
Antonio Gramsci

Dans le jeu qui se met en place aujourd’hui, l’Europe et la France doivent trouver leur place. Pour cela, elles doivent se penser (10). Mais que dire de l’Europe, cette hydre singulière à plusieurs têtes mais sans véritable corps ? L’Europe, quel numéro de téléphone, disait déjà, on s’en souvient, Kissinger. L’Union Européenne a toujours fonctionné et fonctionne encore, en fait, non comme un acteur à part entière, mais comme une ombre, un suiveur sans tête, de la puissance étatsunienne. Comme cette dernière décline, elle ne donne plus par conséquence, comme par le passé, le ton ; il est donc nécessaire et vital que la puissance européenne atteigne un stade d’autonomie réel. Une autonomie qui permettrait de se doter d’orientations stratégiques propres, ajustés à la situation présente, et donc de se donner les moyens en rapport. Mais l’Europe actuelle (bruxelloise) ne se pense pas, endormie dans le rôle qui fut le sien pendant de trop longues années, où il suffisait de suivre l’hégémon américain pour récolter, tel un rémora, les reliefs du requin. La géopolitique est aussi affaire d’imagination (11), ne l’oublions pas. Et la classe politique française, pour sa part, n’est pas en mesure de répondre à cette nouvelle donne car nos hommes politiques n’ont pas acquis cette nouvelle culture, cette pensée autonome, cette impérieuse identité stratégique qui fait la survie des Etats, des puissances. La révolution gramscienne en la matière n’a pas porté ses fruits ; elle est encore (malheureusement) en devenir.

Notes :

(1) On pourra voir autour de cette question : Giovanni Arrighi, « A Crisis of Hegemony », in “Dynamics of Global Crisis”, Macmillan (1982). Susan Strange, « The Persistent Myth of Lost Hegemony », in International Organization, Vol. 41, No. 4 (Autumn, 1987), pp. 551-574. Robert O. Keohane, « After Hegemony, Cooperation and Discord in the World Political Economy », Princeton University Press (1984). Stephen Krasner, « Structural causes and Regime consequences - Regimes as intervening variables », Cornell University Press (1982). Duncan Snidal « The Limits of Hegemonic Stability Theory », in International Organization, Vol. 39, No. 4 (Autumn, 1985), pp. 579-614.
(2) Cf. Charles Krauthammer, «The Unipolar Moment», in Foreign Affairs, America and the World, Vol. 70 (1990/91), n° 1, pp. 23-33.
(3) Cf. Francis Fukuyama et son fameux ouvrage éponyme.
(4) Henry Kissinger constate ce glissement du centre de gravité des affaires internationales, de l’Atlantique au Pacifique et à l’Océan Indien ; un glissement qu’il qualifie tout simplement de « révolution » (Cf. The real debate we need, in khaleej Times du 14 avril 2008.)
(5) Faire des affaires avec la Chine, surtout en effectuant des transferts de technologies (comme c’est le cas aujourd’hui), sous prétexte « qu’il vaut mieux mourir dans cinq ans qu’aujourd’hui », est la preuve flagrante de la politique à courte vue menée par nos « stratèges » aux rouages et aux commandes de notre exécutif.
(6) « Multipolar Power Systems and International Stability », Karl W. Deutsch; J. David Singer, in World Politics, Vol. 16, No. 3. (Apr., 1964), pp. 390-406.
(7) Cf. Zbigniew Brzezinski, « Strategic vision ; America and the Crisis of Global Power », Basic Books (2012) ; Joseph Nye, « The Future of Power », Public Affairs (2011).
(8) Il fallait voir à cette époque le nombre incroyable de travaux et autres notes produites sur ce sujet par les think tanks et destinées à l’exécutif américain.
(9) On lira avec intérêt les ouvrages de Jean-Paul Mayer (« Dieu de colère, stratégie et puritanisme aux Etats-Unis », ainsi que « Rand, Brooking, Harvard et les autres, Les prophètes de la stratégie des Etats-Unis », ADDIM, 1995 et 1997 respectivement) et de Michel Crozier (« Le Mal américain », Fayard, 1980).
(10) Raymond Aron avait esquissé la chose (Cf. « Qu'est-ce qu'une théorie des relations internationales ? », in Revue française de science politique, 17e année, n°5, 1967. pp. 837-861) mais en son temps, avec les possibles du moment ; les temps ont bien changé depuis, et il faut donc « réactualiser les logiciels ». Il nous faudrait pour cela un Raymond Aron non atlantiste…
(11) Marieke Peters et Jasper Balduk, « Geopolitics, From European supremacy to Western hegemony », SAGE (2006).


Iconographie :
Héraclite : http://www.avondschool.be/img/heraclitus.jpg
Mécanisme d’horlogerie : http://www.crdp- strasbourg.fr/main2/albums/machines/index.php?img=18&parent=76
extrait de "Tintin et le Picaros" d'Hergé, page 5.
BRIC : http://www.usluxurytours.com/wp/wp-content/uploads/2012/01/BRIC-Countries-2.jpg
Antonio Gramsci : http://en.wikipedia.org/wiki/File:Gramsci.png